En 2000, l'aviation commerciale a représenté 2,5% des émissions mondiales de Dioxyde de carbone (C02) dues aux activités humaines, soit 550 millions de tonnes. Un aller-retour Paris-New-York, dans des conditions propices à une bonne efficacité énergétique (charter sans classe affaire fortement rempli), émet près d'une tonne de CO2 par passager.
Un voyageur en avion émet ainsi environ 140 grammes de CO2 au kilomètre, contre 100g/km pour un automobiliste en moyenne. Les émissions indirectes liées à la construction des véhicules, au raffinage et au transport de pétrole sont plus importantes pour la voiture mais même en les prenant en compte, on trouve encore pour l'avion un excédent d'émissions au passager/km de 16% par rapport à la voiture.
De plus, le transport aérien de voyageurs n'émet pas que du CO2 : les Oxyde d'azote (NOx) émis par les avions réagissent rapidement et ont un impact sur l'effet de serre à la fois réchauffant par la formation d'ozone troposphérique (O3) et refroidissant par la dégradation du
Dès lors, deux leviers peuvent freiner l'envolée des émissions du trafic aérien : la hausse des prix du pétrole, et l'introduction d'une taxe climat sur les voyages en avion.
Alors que vient de s'achever la conférence des parties de la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique à Buenos Aires, l'IFEN note que seuls les vols intérieurs sont pris en compte dans le protocole de Kyoto, et l'association CO2solidaire.org parle elle, de l'oublié du protocole de Kyoto.
L'association entend proposer aux particuliers et aux entreprises une solution en France pour compenser les émissions de CO2 relatives à leurs déplacements en avion. Le site offre la possibilité de calculer en ligne ses propres émissions et d'en estimer la valeur en euros.
Par ce système de compensation volontaire, les particuliers et les entreprises financent des programmes de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables dans les pays du Sud. Ces projets ont une double finalité. Ils contribuent à la réduction des émissions de CO2 à une échelle globale et à l'amélioration des conditions de vie des populations dans les pays en développement. Les sommes collectées sont directement et intégralement consacrées aux projets. Ces derniers sont gérés par une ONG de développement et de solidarité, le GERES* (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarité). CO2solidaire.org soutient actuellement quatre programmes d'économie d'énergie au Cambodge, au Maroc, en Inde, en Afghanistan. Ces projets permettent la réduction d'au moins 502 000 tonnes de CO2 par an.
*Créé en 1976, le GERES est une organisation de solidarité internationale qui met ses compétences au service des acteurs du développement économique et local, pour mener à bien des actions dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et de l'agroalimentaire. Le GERES intervient en Afrique subsaharienne, au Maghreb, dans l'Himalaya et en Asie du sud-est.
Référence : N°97 des Données de l'environnement Novembre 2004 : Transport aérien de passagers et effet de serre- IFEN